L’enfance
Les réseaux sociaux et l’enfance. Un défi sur Facebook. Poste une photo de toi enfant. Montre-nous comme tu étais enfant. Raconte-moi, un peu, ton enfance. L’enfance. L’enfance est une drôle d’histoire. Faite de joies, de rires et d’insouciance. De grandes douleurs aussi parfois. Des qu’on oublie. Des qu’on oublie pas. L’enfance est là. Gravée dans notre cœur. Au plus profond de notre âme. L’enfance nous guide et nous anime. Qu’on l’ai oubliée ou non. L’enfance crie partout, tout le temps, son existence. Elle est là. Dans nos choix les plus infimes. Les plus intimes. Dans nos joies de grands qui avons perdu notre insouciance. La plupart du temps. Dans nos rires plus rares, plus retenus. Contenus. Dans nos rires de grands, contenus dans le cadre de la politesse, de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. Parce que c’est comme ça. Parce qu’on nous l’a dit quand nous étions enfant. Parce que nous l’avons cru. Parce que voilà. Parce que c’est comme ça. L’enfance est là. Plus encore dans nos douleurs du présent, de cet enfant qui souffre encore, parfois, dans ce corps de grand. Et même de parents. Cet enfant-là ne s’est pas remis de son enfance. Sauf parfois. Oui, parfois. Quand on a appris à l’aimer. À l’entendre. À le choyer. À cultiver sa joie. Et à le laisser rire aux éclats. Alors, l’enfant en toi, en moi, en nous, retrouve un peu de cette insouciance. De son insouciance. Quand je danse. Quand j’écris. Quand je te vois. Quand j’aime. Quand je suis aimée en retour. D’un amour vrai. D’un amour pour de vrai. Sans raison. Sans condition. Quand Je voyage. Quand je joue. Quand je joue avec mon chat. Quand je te vois. Quand je ris aux éclats. Et quand je vois, toutes ces photos d’enfants, de toi, fleurir sur Facebook, sur le réseau social. Quand je vois les visages de tous ces enfants qui sont mes amis, virtuels ou non, je remercie, le réseau, le défi. C’est un défi, souvent, de laisser l’enfant en soi, en toi, en moi, en nous, vivre, agir. Alors le montrer, là, au regard de tous, c’est déjà un premier pas. Un joli pas. Un grand pas. Un pas de grand. Vers son enfant. Vers plus de joie, de rire et d’insouciance. Vers plus de toi et de moi. C’est beau les rencontres d’enfants. Ça arrive quelques fois. J’ai des amis qui me ressemblent enfant. Qui ressemble à mon enfant. On se ressemble. Enfant. C’est dans un air. Dans un regard. Ces rencontres-là sont précieuses. Elles sont de joies et de douleurs. D’enfant. De rire. Sans insouciance. Elles sont d’ailleurs. J’ai des amis qui ne me ressemblent pas aussi. Enfant. Et je les rencontre là. Autrement. Enfant. Et je vois dans leur sourire d’enfant, dans leur gravité et la profondeur de leurs yeux, parfois, dans la rage, mais toujours dans l’intensité, dans la puissance de l’enfance, que j’ai de la chance. Oui vraiment de la chance. De vous connaître. Virtuellement ou pas. De vous voir. Enfant. De vous voir. Relever ce défi. Le défi du grand en soi, en toi, en moi, pour écouter l’enfant. En nous. En vous. Vous êtes si beaux. Enfants. Même si je vous trouve aussi beaux. Maintenant. Même grand. Mais enfant, c’est autre chose. L’enfance. C’est une drôle d’histoire. C’est un regard sur le monde. Et je le vois dans toutes ces photos. D’enfant. Je vois l’enfant dans le grand. Et ce reste d’enfance que je vois, là sur le réseau, d’un coup d’amour, et pas social, m’émeut, me touche, me réjouis. Je vous vois enfant et mon enfant à moi, en moi, se réjouis. Il a trouvé des amis. J’ai des amis qui se ressemble tellement enfant. Et d’autres qui ressemble tellement à leur propre enfant. C’est réjouissant. Touchant. Émouvant. Et j’ai envie de voir encore et encore tous ces enfants exister en pleine lumière. Les aimer. Les consoler. J’ai envie de dire oui. C’est un défi. C’est tellement bien de relever ce défi. D’écouter. De montrer. Cet enfant. En toi. En moi. En nous. Tout le temps. Même grand. Même et surtout quand on est parent. J’ai envie de dire. Que cet enfant, en toi, en moi, danse, joue, crie, son enfance. Sur le réseau social et ailleurs. Dans la vie. Consolons ses douleurs. Cultivons ses joies. Redonnons-lui son insouciance. Et surtout, oui, surtout, laissons le rire aux éclats.