Morceaux à assembler
Il est assis dans un canapé. Il est couché, cassé, bourré. Elle lui dit de manger.
Il danse ou il combat. Il joue, il l’enferme, il veut la séduire. Elle rit.
Il la pénètre. Il remplit son ventre avec son sexe. Il va et vient en elle. Il la connaît. Elle jouit.
Il ne parle pas beaucoup. Il se tait. Il observe. Elle voit dans ses yeux une tristesse qui passe.
Il marche. Il s’arrête et regarde au loin le plus beau pont et de là, le plus beau coucher de soleil. Il lui dit. Elle le voit.
Il lui prend la main, l’air de rien, sans trop en faire. Elle ne le remarque pas. Elle s’en aperçoit un peu plus tard, il est trop tard. Elle trouve que c’est bien.
Il raconte une histoire du passé, peut être pas encore achevée. Il raconte la violence, toute la souffrance d’un plaie non refermée. Elle sent les larmes monter. Elle n’a pas sa place. Elle voudrait s’en aller.
Il descend. Il la lèche doucement. Il lui donne du plaisir. Il l’écoute, le moindre soupir. Il l’entend. Il la pénètre avec ses doigts en dedans. Il la fait jouir. Elle crie.
Il dit que tout va bien. Il ne se rend pas compte qu’elle le sait. Il veut lui donner une clef. Elle l’a déjà trouvée. Elle est triste qu’il ne le sache pas.
Il dort. Il se repose. Il lui dit viens, je t’en prie. Elle sourit.
Il l’attire à lui. Il pose sa tête contre ses seins. Il aime le bruit des bisous. Il est un père bisous. Elle est une mère bisous.
Il écoute un chant, une musique. Il est ému. Il va pleurer. Elle se met contre lui. Elle comprend.
Il la caresse. Il la touche. Il pose ses mains douces et tendres sur toutes les parties accessibles de son corps. Elle est subtilement dénudée. Elle sait qu’elle ne veut pas que ça s’arrête. Elle sait qu’elle ne doit pas vouloir plus. Elle sait qu’elle ne veut pas lui faire de mal.
Il ne rit pas. Il sourit. Il a les dents sombres. Elle pense que leur couleur est celle d’un chagrin.
Il aime un morceau en particulier. Il lui fait écouter. Elle l’entend. Elle sait que ce n’est pas pour elle.
Il est devant. Elle a une folle envie de l’embrasser. Elle souffle et fait une légère détonation.
Il est derrière. Il la mord. Elle bondit.
Il devient le plus petit du monde. Il doit devenir le plus grand du monde. Il s’arrête avant. Elle aimerait lui montrer.
Il lui brosse les cheveux. Elle savoure cet instant.
Il va et vient sur elle. Il la caresse, ses mains enserrent son visage, s’attardent sur sa poitrine, frôlent sa taille, glissent sur ses hanches et écartent ses fesses. Il entrouvre les paupières quelques secondes avant son abandon. Il est là et autre part. Elle l’accompagne ailleurs.
Il joue du Chopin. Elle vibre.
Il mange comme s’il n’avait jamais mangé. Il dévore, goulu et enfantin. Elle le regarde attendrie.
Il parle et parle encore. Il a besoin de dire et de dire encore. Elle n’est pas sur que ce soit à elle qu’il s’adresse. Elle se le dit.
Il l’appelle par son prénom. Elle frissonne. Elle constate que c’est la première fois.
Il s’allonge dans une chambre étrangère, à coté d’elle, une presque étrangère. Il lui tient la main, lui facilite le chemin. Il ne demande rien. Elle glisse dans le sommeil, apaisée. Elle en avait besoin.
Il lui raconte sa vie. Il la regarde. Elle répond.
Il s’abandonne. Il ouvre les portes. Il est beau. Elle le prend dans sa bouche et le suce ardemment. Elle le découvre avec ses doigts en même temps. Elle veut le dévorer.
Il lui ressemble. Il pourrait être son frère. Elle n’est pas sa sœur. Elle a envie de le bousculer. Elle sait, la liberté.
Il dit, on ne se connaît pas, on se capte mais on ne se connaît pas. Il dit, je t’apprend, soyons amis. Elle le croit.